« Est-ce le projet qui fonde le lieu ou le lieu qui fonde le projet » ?
Nous pensons qu’il existe une certaine réciprocité entre les deux réponses possibles à cette question.
En effet, si chaque lieu est unique et soulève certaines problématiques qui vont pouvoir inspirer le projet, ce dernier va proposer des réponses qui vont « requalifier » le lieu, et donc lui donner un nouveau fondement. Pour le projet du Blosne, ce sont principalement des questions d’ordre social qui nous ont animé.
En partant du vécu de Yakoub dans le quartier «Guinette» ,nous avons pu remarquer qu’il y avait un véritable problème d’encadrement et d’accompagnement pour les jeunes. C’est pour cette raison qu’il nous semble important de développer à Rennes, une Maison des pratiques urbaines. Cet équipement s’implantera à proximité de la station de métro «Triangle» ,et sur la structure existante d’anciens parkings.
Le projet, par son accessibilité piétonne, routière et métropolitaine, veut marquer une nouvelle articulation dans le quartier, et vient comme un complément du « pôle économie sociale et solidaire », aujourd’hui en construction. L’équipement proposera aux habitants du quartier un pôle culture avec des ateliers musique, cinéma, informatique. Les jeunes pourront avoir accès à une bibliothèque et pourront, au besoin, bénéficier d’un accompagnement afin de rentrer dans la vie active. Enfin, le bâtiment permettra de mettre en valeur les alentours du parking, aujourd’hui mis à l'écart, en aménageant aussi bien la voie piétonne qui longe la parcelle, mais aussi le parking extérieur situé en contrebas, et créera un lien physique avec les futurs jardins partagés situés au nord de la parcelle.
En s'implantant sur la dalle d'un parking existant, notre projet a du s'inscrire dans une trame structurelle déjà existante (5m*5,75m). Ce quadrillage nous a rappelé le caractère modulaire des conteneurs. Nous avons donc décidé d'utiliser cette trame pour créer une architecture facilement lisible, où chaque volume correspond à une fonction précise, et se lit directement depuis l'extérieur.
La matérialité de ces "boites", fait écho aux conteneurs cités précédemment, et qui sont disposés juste en face, dans le but de à la fois signaler l'entrée, mais aussi de permettre la création d'une agro-cité, source de dynamisme pour le quartier. Certains volumes ressortent afin d'interpeller les passants et de les guider jusqu'à l'entrée.
A l'intérieur, le plan se divise en quatre parties : publique, périscolaire, création et administration. Chaque entité est voulue indépendante les unes des autres, laissant la possibilité, par exemple, d'organiser des évènements le soir dans la cafétéria et la salle d'exposition, sans que le reste du bâtiment ne soit accessible au public. Ces différentes parties sont liées par une rue intérieure, longeant un patio, et servant de lien social entre les différents utilisateurs.
La lecture du plan est voulue aisée et rapide, grâce à la répartition des entités aux quatre coins de la parcelle, et où ces dernières ont toutes une terrasse attitrée. La structure globale est en acier et en bois dans un soucis de légèreté, dû à l'implantation sur le parking existant.